Longtemps dans le doute quant à l’adoption de solutions SaaS, les entreprises françaises sont aujourd’hui poussées au changement par des conditions économiques exceptionnelles. Vecteur de rapidité et d’agilité, le Cloud se révèle plus accessible et sécurisé, mais aussi plus complexe que ne le pensaient autrefois les décideurs. Les options sont légion pour bien répondre aux besoins tout en ménageant le budget parfois limité des sociétés. Entre infrastructures publiques, privées et hybrides, le choix du Cloud nécessite d’identifier son besoin avec rigueur et de faire appel aux bons profils IT pour une gestion efficace. Entre exigences de sécurité, bonnes pratiques et réalités du quotidien, les DSI ont la difficile mission de constituer une infrastructure sur-mesure, garante d’une activité fluide et performante.
Le Cloud, source d’inquiétude historique pour les entrepreneurs français
Les entreprises françaises ont longtemps boudé les solutions sur Cloud. En cause le plus souvent, des craintes concernant la sécurité des données ainsi que la disponibilité des applications, estimée incertaine. Si l’on ajoute à cela le besoin de revoir intégralement l’organisation interne et le rôle des DSI, on comprend aisément que la place soit rare dans les stratégies d’entreprise pour l’implémentation de logiciels SaaS et la phase de prise en main qui en découle.
Si le Cloud est fréquemment source d’inquiétude pour les décideurs, il suscite généralement de l’enthousiasme chez les responsables IT, qui voient dans son utilisation une opportunité de mieux exploiter les données. La flexibilité des données sur Cloud et l’accessibilité des outils est aujourd’hui une réalité. Quant à la sécurisation des données, elle est garantie par un certain nombre d’opérations côté fournisseur — tests de vulnérabilité, micro-segmentation, pare-feux, … — et doit s’associer à une politique de protection solide côté entreprise (par le biais d’une solution IAM, notamment) pour que son efficacité soit totale. Ces exigences, parfois mal mises en application, sont en partie responsables du manque de satisfaction manifesté par les entreprises vis-à-vis du Cloud. De nombreux sujets doivent être maîtrisés, tant du côté managérial qu’IT, pour garantir un stockage sécurisé, conforme et cohérent. Avec le soutien d’une stratégie Cloud adaptée et de moyens IT suffisants, l’adoption de logiciels à la demande est avant tout source de performance, ceux-ci pouvant s’appuyer des données fiables et sécurisées.
Les solutions SaaS intègrent peu à peu le paysage applicatif des entreprises mais nécessitent des bases saines pour déployer toute leur efficacité. Une infrastructure informatique moderne et évolutive est, idéalement, un prérequis pour bien exploiter les fonctionnalités des outils en ligne. En pleine transition digitale, poussées à l’arbitrage entre coûts d’infrastructure et investissement pour le futur, les entreprises manquent encore fréquemment d’un cadre informatique réellement performant et ne tirent donc pas toujours le meilleur de leurs solutions Cloud.
La compatibilité entre outils joue elle aussi un rôle clé dans la fluidité du traitement de l’information. Souvent prioritaire dans le choix d’un logiciel métier, celle-ci permet de se débarrasser de doublons, de données obsolètes et de garantir la continuité des données.
Les éditeurs proposent aujourd’hui une compatibilité maximale entre les outils, facilitant l’implémentation d’un logiciel CRM, PLM ou ERP dans l’architecture existante. La perspective de s’équiper plus rapidement et de voir s’intégrer le nouvel outil avec un minimum d’efforts et d’imprévus pousse les entreprises à revoir leur jugement sur les solutions SaaS. Celles-ci sont aujourd’hui davantage perçues comme apporteuses d’agilité que comme des choix contraignants.
Une crise qui booste les ventes de logiciels SaaS
Les impératifs de télétravail nés de la crise du Covid ont bousculé les habitudes des entreprises. Forcées à accéder à leurs données depuis des endroits nouveaux et fragmentés, celles-ci ont dû revoir en urgence leur infrastructure et se jeter de plain pied dans la mouvance du SaaS.
Au chapitre des éléments les plus plébiscités figurent les outils collaboratifs, les solutions de e-commerce ou de gestion de projet. L’éloignement forcé des collaborateurs a incité les entreprises à recourir à des solutions de communication ponctuelles — Microsoft Teams notamment — ou bien à moderniser des progiciels — BPM, ERP, PLM,… — pour permettre leur accès depuis le domicile des collaborateurs.Fortement sollicitées durant ces périodes atypiques, les solutions SaaS peuvent s’appuyer sur des fournisseurs solides et prouvent leur bonne accessibilité aux décideurs autrefois dubitatifs.
Les avantages de l’utilisation du Cloud sont désormais vus sous un nouvel angle par des entreprises demandeuses d’agilité : le déploiement ultra-rapide des solutions permet de mieux faire face à la crise sanitaire inédite, mais aussi de mieux anticiper face aux futurs imprévus qui pourraient toucher les entreprises. Si le coût effectif de ces solutions est parfois plus élevé que ce que laissaient envisager les prévisions, l’évolutivité des solutions rassure et les services additionnels proposés par les fournisseurs déchargent des entreprises ayant déjà fort à faire. Achats, production, logistique : les métiers qui plébiscitent le Cloud sont désormais nombreux, et la demande touche désormais tous les secteurs. L’harmonisation des processus, l’automatisation de certaines tâches et mises à jour sont source de gain de temps et éliminent des tâches aussi superflues que chronophages.
Cloud hybride et multicloud : une perspective attrayante
Le Cloud public, massivement utilisé par les entreprises françaises — plus de 90% d’entre elles l’emploient —, permet une excellente accessibilité des données et garantit une réplication de celles-ci suffisante pour éviter toute perte. Ressources et stockage sont disponibles pour les entreprises en quantité modulable, et moyennant un coût souvent adapté au besoin. Les fournisseurs de Cloud public mettent en place des mesures de sécurité rigoureuses afin de se montrer toujours plus compétitifs. Capables de mieux conjuguer protection de leur contenu et économies sur leurs coûts d’infrastructure, de nombreuses start-ups et TPE peuvent ainsi s’appuyer sur un Cloud réactif, limiter leurs coûts et se décharger des problématiques de maintenance.
Le Cloud privé est quant à lui largement plébiscité par les entreprises en quête de sécurité renforcée. Les principaux motifs d’adoption : la séparation physique des supports de stockage — toujours sous propriété d’un fournisseur, cependant — et le cloisonnement entre les données de l’entreprise et l’ensemble des informations dématérialisées. Le Cloud privé rassure mais implique un investissement financier et humain important pour les structures, qui doivent non seulement assumer le coût de serveurs dédiés, mais aussi faire appel à des profils IT nouveaux, encore rares sur le marché.
L’infrastructure hybride, qui mêle quant à elle Clouds public et privé, a actuellement le vent en poupe. Une majorité de responsables IT y voient un parfait compromis entre coûts, sécurisation et accessibilité des données. Si seulement 1 entreprise sur 5 a aujourd’hui adopté ce mode de fonctionnement, celui-ci intéresse un nombre croissant de décideurs. Face à la fragmentation croissante des données entre une multitude d’infrastructures et de fournisseurs, le Cloud hybride est une manière pour les responsables IT de mieux maîtriser leur environnement. L’utilité de celui-ci se manifeste dans plusieurs cas de figure : dans le cas d’une infrastructure privée existante, l’ajout de ressources sur Cloud public en fonction de la demande permet de réagir de manière flexible et de ménager son budget durant les périodes incertaines. Par ailleurs, le Cloud hybride permet de réaliser tests et pré-production dans un environnement plus souple et économique (le Cloud public) avant de déployer les applications dans le Cloud privé.
L’approche multicloud, consistant à répartir ses solutions entre divers fournisseurs, séduit par sa flexibilité et la sécurisation des données qu’elle offre. Fréquemment choisi par les plus grandes structures, le partage stratégique et maîtrisé des données rassure face aux incidents techniques et piratages inhérents au stockage en ligne. Ce partage offre également plus d’agilité face aux coûts pratiqués par les fournisseurs. Enfin, la séparation de types de sites ou de données est un atout sur le plan technique et organisationnel et apporter plus de clarté aux projets. Le multicloud, qui peut par ailleurs inclure du Cloud privé, est une approche complexe qui nécessite une solide stratégie, une architecture claire et une gestion pointue de la conformité.
L’adoption d’un type de Cloud plutôt qu’un autre est tout autant affaire de besoin que de profil d’entreprise. Plus agile et économique pour les petites structures, le Cloud public présente des limites pour les firmes aux données les plus sensibles. Le choix d’un mix adapté nécessite de mettre en place d’une réelle stratégie. Pour les DSI, à qui est parfois imposée une migration rapide, il est question d’arbitrage entre les ressources, mais aussi de sensibilisation auprès des utilisateurs, qui doivent eux aussi œuvrer à la bonne utilisation de leur Cloud.
Une chose reste sûre : le Cloud, apporteur d’agilité, est facteur d’une croissance accrue et soutient les entreprises en situation de crise. Loin des atermoiements d’autrefois, celles-ci se lancent massivement : avec des prévisions de 120 milliards de dollars d’investissement Cloud pour 2021 et des infrastructures en fort développement, le Cloud sera assurément au cœur de la transition digitale des entreprises françaises.