Comment choisir ses logiciels dans le secteur de l’agriculture ?

Améliorer les rendements

Les outils numériques sont aujourd’hui massivement utilisés par les coopératives agricoles pour mieux anticiper les besoins des parcelles et aiguiller la prise de décision. Face à des domaines vastes et à un fort besoin de réactivité, les agriculteurs s’appuient sur les données pour mieux connaître les rendements, prévoir les traitements et faire les bons choix pour leur productivité. L’amélioration des rendements est essentielle : pour les petites comme les grandes exploitations, elle est gage de compétitivité sur un marché aux nombreux acteurs.

Optimiser les ressources

Les ressources matérielles sont source de dépenses importantes pour le secteur. Les produits destinés aux parcelles doivent être utilisés à bon escient, à la fois pour éviter les surcoûts et pour tirer le meilleur parti des terrains agricoles. Mais ce sont avant tout les machines qu’il est nécessaire de maintenir constamment : la donnée est alors un atout de choix pour connaître l’état et l’efficacité de son matériel, en limiter l’usure, et envisager remplacement ou maintenance au bon moment. Les ressources humaines peuvent elles aussi être mieux affectées à l’aide de la donnée, ainsi que la gestion des stocks et de la logistique. Alors que les acteurs du secteur luttent pour leur survie économique, l’optimisation des ressources et les économies qu’elle génère sont indispensables.

Diversifier les cultures

Dans un contexte de changement environnemental et économique fort, la diversification des cultures s’accélère. Rotations imposées sur les parcelles, fin des « quota sucre », essor massif de l’agriculture biologique sont des enjeux forts, auxquels s’ajoutent de hautes exigences des consommateurs. Les agriculteurs et coopératives doivent véritablement se réinventer pour prendre en compte ces obligations et faire de la diversification une force ! Seule une bonne maîtrise de la donnée permet de traiter tous les enjeux sans se perdre en route.

Approfondir et consolider la vision de chaque exploitation

Souvent fragmentée parmi les nombreux intervenants, l’information peut en réalité être mieux exploitée grâce aux nouveaux outils. Les coopératives, en particulier, ont tout à gagner à consolider la vision des exploitations. Bien que très concentrées, celles-ci peuvent ainsi éliminer les cloisonnements métier et gagner en agilité. Source de compétitivité, la vision à 360° des activités est aussi une manière de mieux connaître et soutenir individuellement les agriculteurs.

Mutualiser les savoirs

Le secteur agricole a beaucoup à gagner à favoriser les échanges entre ses acteurs. Le partage des expériences et savoirs est précieux pour mieux préparer l’avenir. Les coopératives agricoles, dont l’objectif est justement ce partage, ont tout intérêt à utiliser les outils numériques tels que les plateformes collaboratives, tableaux de bord, intranets ou applications, pour mettre en relation les exploitants. La collaboration peut être liée à la culture elle-même, à la vente ou à la gestion interne. Les outils numériques et réseaux sociaux qui favorisent l’échange mettent aussi sur un pied d’égalité des exploitations de tailles diverses et enrichissent l’offre disponible sur le marché.

Agir à la source sur la traçabilité des produits

La traçabilité préoccupe les consommateurs. Ceux-ci s’intéressent à la fois à la composition des produits finaux et aux méthodes de culture, ainsi qu’au respect des normes alimentaires par les agriculteurs. La donnée peut être utilisée par le secteur agricole pour instaurer de la confiance, faciliter la compréhension des produits et respecter toutes les réglementations en vigueur. Les logiciels dédiés au secteur permettent l’enregistrement de données clés et le maintien scrupuleux de la chaîne du froid. Pour les agriculteurs, ils sont le moyen de créer une relation de confiance avec leurs partenaires de l’agroalimentaire, mais aussi avec les consommateurs finaux. Cette confiance est aujourd’hui un critère essentiel dans les choix des acheteurs.

Respecter les réglementations et contraintes environnementales

Les contraintes réglementaires pesant sur le secteur agricole sont de plus en plus fortes. Aspects administratifs, sanitaires et environnementaux, contraintes de transport et mise aux normes des infrastructures ne sont que quelques unes des préoccupations des exploitants. Les sujets sont trop nombreux pour être traités manuellement : les outils numériques et leurs fonctions d’automatisation et de suivi sont indispensables pour s’assurer de respecter toutes les réglementations en vigueur. La donnée doit permettre aux exploitants de garder une vision globale de leurs obligations et d’intervenir à temps au fil des évolutions réglementaires, sans bouleverser leur organisation. Combinées avec les applications collaboratives, les outils d’analyse prédictive contribuent à une plus grande réactivité et une conformité sans faille des agriculteurs et coopératives.

Soigner la gestion de la relation adhérents

Pilier de l’économie française, les coopératives agricoles rassemblent pas moins de 75% des agriculteurs français. Leur rôle ne se limite pas à l’achat de masse et à l’aide à la vente : c’est en réalité tout un ensemble de nouveaux services que les coopératives cherchent à mettre à la disposition de leurs adhérents. La relation avec les adhérents est l’un des points cruciaux : la digitalisation de celle-ci doit en effet permettre aux agriculteurs d’accéder plus vite à l’information (prix, innovations, évolution des normes) afin de rester compétitifs et en constante conformité.

Les outils d’aide à la décision (OAD)

Ces logiciels très spécifiques offrent une connaissance complète de la topographie et des caractéristiques des sols cultivés. Ils permettent ainsi de maîtriser à tout moment les besoins en eau, les carences et maladies de chaque parcelle, et donc les ressources matérielles et humaines à allouer à chaque intervention. Les outils les plus avancés fournissent cartes et représentations graphiques et exploitent la donnée pour générer des recommandations personnalisées.

Les logiciels de gestion agricole peuvent aussi s’inscrire dans des suites de gestion complètes permettant :

• Une gestion des parcelles durant l’ensemble de leur cycle de vie
• Une répartition adaptée des tâches et une connaissance des disponibilités à tout moment
• Une conformité constante avec les réglementations sur les produits chimiques
• Une gestion des coûts et de la qualité
• Un soutien approfondi à la décision pour les exploitants

Conjuguant mobilité et centralisation de l’information (avec notamment l’imagerie satellite), ces logiciels peuvent être enrichis en temps réel sur le terrain ou bien consultés depuis un point unique.

Le progiciel de gestion dédié à l’agriculture

On trouve également des ERP dans les exploitations agricoles et les coopératives, lesquelles ont besoin d’informatiser leur gestion administrative pour gagner en efficacité. Le progiciel de gestion facilite la centralisation de l’information, qu’elle soit commerciale, financière ou logistique. L’ERP permet à tous les utilisateurs d’accéder aux informations métiers clés, et donc d’optimiser à la fois les processus de terrain, les flux de marchandises et les coûts. Les progiciels dédiés au secteur adoptent une approche adaptée à ses problématiques, et traitent donc les questions les plus concrètes (travail du grain pour les céréales, flux de pesée, contrats de vente…)

Utilisant pour certains des modules de Business Intelligence, les outils du marché visent à accompagner toutes les décisions stratégiques des agriculteurs avec des données fiables et actuelles.

La GMAO pour l’agriculture

La Gestion de la Maintenance Assistée par Ordinateur est un indispensable pour les agriculteurs, amenés à utiliser un large parc de machines. La GMAO dédiée au secteur fournit des indicateurs clés pour un entretien des équipements au bon moment, une répartition toujours adaptée des machines et des équipes, ainsi qu’une plus grande sécurité des utilisateurs. L’outil permet aux agriculteurs et aux coopératives agricoles de mieux anticiper les dépenses liées aux nouveaux achats de matériel, un atout précieux au vu du coût important des machines. Tout particulièrement adaptés au travail de terrain des agriculteurs, les logiciels de GMAO pour le secteur sont très mobiles et réduisent les temps d’arrêt des machines malgré l’éloignement géographique de ses divers utilisateurs.

Gestion des stocks et de la logistique pour les coopératives agricoles

La logistique est une problématique majeure des coopératives, qui doivent bien souvent déplacer des productions de grande ampleur du site de production vers celui de la transformation. Les stocks et les flux de marchandises doivent donc être connus avec précision pour limiter les coûts importants liés à la logistique et au transport. Apparentés à des logiciels de Warehouse Management System, les logiciels de gestion logistique pour l’agriculture apportent de la visibilité sur les flux, permettent de mieux planifier les opérations à venir et participent à une traçabilité optimale.

Logiciel de traçabilité des phytosanitaires

Ce type de logiciel répond directement au besoin de traçabilité des produits depuis la production des matières premières. En réponse à la Loi d’avenir agricole, promulguée en 2014, le suivi de l’utilisation des produits phytosanitaires permet d’identifier précisément les lots de produits, leur date de fabrication et contenu exact. Les logiciels de traçabilité soutiennent les agriculteurs dans cette mise en conformité. Ils facilitent la documentation des lots et la mise à jour des données exigibles.

Portails agriculteurs/Gestion de la relation adhérents

Point d’information central pour les membres des coopératives, le portail agriculteurs apporte de l’omnicanalité à la relation ! Des applications e-commerce au CRM en passant par la supply chain, le portail crée des synergies entre toutes les données et en garantit la qualité. La gestion de la relation adhérents s’inscrit dans la transformation des modes de production, et donne  aux deux parties de vrais leviers d’agilité.

Applications collaboratives

Directement liées aux conditions de terrain, les applications collaboratives destinées aux agriculteurs se multiplient. Elles permettent aux agriculteurs de partager de précieuses connaissances du terrain ou de mutualiser leur action. Les applications de partage couvrent aussi bien les données d’élevage que les paramètres météorologiques ou les risques (maladies, nuisibles…) pesant sur les parcelles. La mutualisation de nombreux processus permet à chaque exploitation participante de mieux allouer ses ressources et de prendre des décisions mieux documentées.

Le niveau de qualification des profils

Perdant en pénibilité mais gagnant en complexité, les emplois du secteur agricole requièrent aujourd’hui des profils formés à l’utilisation des outils numériques. Les robots et capteurs se multiplient eux aussi, et nécessitent une connaissance plus technique et une capacité à exploiter la donnée qu’ils produisent.

Des obligations accrues vis-à-vis des consommateurs

La relation entre les agriculteurs et les consommateurs finaux évolue avec la digitalisation. Plus connectés, les entrepreneurs du secteur peuvent communiquer plus directement avec les acheteurs, faisant naître des filières plus courtes et une relation de confiance. La contrepartie : une obligation de transparence et de traçabilité, qui génère de nouvelles contraintes pour les agriculteurs.

Une transformation coûteuse

Demandeurs d’innovation, les agriculteurs ont pourtant des difficultés à moderniser intégralement leur équipement. Les grandes comme les petites exploitations doivent adopter les outils numériques pour rester compétitives. Malgré la rentabilité qu’apportent ces outils, l’acquisition des logiciels nécessaires reste coûteuse pour une large part d’agriculteurs, qui doivent donc patienter pour s’équiper.

La contrainte écologique et réglementaire

Les contraintes environnementales et alimentaires augmentent pour les agriculteurs, soulevant de nouvelles problématiques. L’équipement numérique doit se faire en conséquence, avec des outils qui prioriseront le contrôle des produits phytosanitaires dans les sols et le respect des réglementations. Si les outils logiciels doivent faciliter et assumer eux-mêmes une partie du travail des agriculteurs, leur fiabilité en matière de réglementations est essentielle pour rester compétitif.

Une collaboration nécessaire

La croissance du numérique dans l’agriculture favorise la collaboration, très précieuse pour des exploitants généralement isolés. Les applications participatives, mais aussi les achats en commun via les coopératives, le crowdfunding et les fab labs (lieux d’utilisation de matériel et de logiciels partagés) permettent de limiter les coûts et offre davantage de chances de réussite aux petits exploitants dont les ressources sont limitées