Décryptage secteur

Comment choisir ses logiciels dans le secteur bancaire et de la finance ?

De tout temps pionnière de l’utilisation des nouvelles technologies, la finance intègre désormais à grande vitesse les innovations de l’ère numérique : la plupart des entreprises du secteur font de la digitalisation une priorité. Par ailleurs, avec près de 50% de Français gérant désormais leurs opérations bancaires en ligne, un nouveau type de relation émerge, exigeant davantage d’agilité de la part des structures. La plupart des organismes historiques doivent donc repenser leur modèle pour faire face à ces nouveaux défis.

Le développement des outils de Business Intelligence facilite grandement la structuration des données et la transparence : dédiés à la finance, les logiciels du marché sont d’une aide précieuse pour la collecte de données et pour le respect des réglementations, mais leur capacité à proposer des analyses prédictives permet également aux métiers de la finance d’aller plus loin. L’automatisation et, progressivement, l’exploitation de l’intelligence artificielle, impactent profondément les métiers, qu’ils touchent aux banques, à la gestion de prêts ou à l’asset management. La transition est cependant ardue dans un milieu extrêmement soumis aux réglementations et particulièrement ciblé par la cybercriminalité. Pour éviter les écueils, les entreprises du secteur disposent d’outils pointus et doivent à présent apprendre à en tirer le meilleur parti.

La digitalisation de la finance

Pour le secteur financier, structuré de longue date par les outils informatiques, la transition numérique a été une évidence dès ses prémisses. Le besoin de réactivité, l’aspect dématérialisé des ressources et la grande rigueur dans les processus sont le plus souvent en cohérence avec l’utilisation du numérique. Cependant, les nouvelles pratiques liées au digital viennent également bouleverser des méthodes employées depuis toujours, parfois rigides et peu favorables à la relation client.

La première numérisation du secteur s’est produite tôt, avec l’essor des outils informatiques. Dans les années 1980, le secteur financier a été l’un des pionniers de leur utilisation professionnelle : ainsi, la numérisation des données et des transactions n’a eu de cesse de gouverner de plus en plus massivement le secteur. Les logiciels ERP, notamment, ont rapidement trouvé leur place dans les organismes financiers, où leur capacité à structurer l’information s’est avérée déterminante. Le secteur a été l’un des premiers à s’intéresser au concept de Business Intelligence, soit l’ensemble des outils et des pratiques au service de l’analyse de l’information.

Une seconde phase de digitalisation est en cours depuis une dizaine d’années. Dans la finance comme dans de nombreux autres secteurs, les exigences des clients imposent de redéfinir les relations et les méthodes. L’utilisation d’outils de selfcare pour plus de convivialité dans la relation au client, mais aussi l’apparition de néo-banques et de nouveaux systèmes de paiement représentent un challenge pour nombre de structures financières. Si les organismes et entreprises du secteur ont tardé à intégrer ce nouvel état de fait, ils travaillent aujourd’hui activement à la modernisation des structures, laquelle est aujourd’hui une priorité pour la plupart des dirigeants. L’objectif : exploiter à la fois les outils actuels et prendre de l’avance pour faire face à une concurrence accrue.​

Quels sont les enjeux pour le secteur de la finance ?

Des réglementations plus cruciales que jamais dans la finance

Avec l’avènement des démarches en ligne et des documents au format numérique, la réglementation est plus contraignante que jamais pour les entreprises du secteur financier. A titre d’exemple, l’ordonnance n° 2017-1433 du 4 octobre 2017 relative à la dématérialisation des relations contractuelles place les contrats au format numérique au même niveau de validité que leurs équivalents papier. Pour le secteur, de nouvelles responsabilités apparaissent donc, avec la nécessité de rendre les informations faciles d’accès et de s’assurer de la capacité des clients à en prendre connaissance à tout moment. La solvabilité des banques, la conformité des opérations de gestion d’actifs ou encore le contrôle des risques sont surveillés en permanence par les autorités habilitées, créant un cadre très strict pour le secteur.

Les problématiques d’échanges dématérialisés, de signature électronique ou d’identification en ligne soulèvent également de fortes questions de sécurité pour les organismes financiers, d’autant plus cruciales que les données concernées sont sensibles.

Disposer d’informations et d’analyses de qualité

Pour le secteur financier, la technologie est un formidable moyen d’obtenir des données de qualité, et donc de prendre des décisions plus rapides et fiables. A cette fin, il est évidemment nécessaire de se munir des bons outils et de générer des analyses pertinentes, qui assureront un gain de temps en même temps qu’un gain d’efficacité.

Si la tâche s’impose naturellement pour le secteur, lequel a toujours adopté les innovations technologiques assez tôt dans ses processus, les nouveaux outils impactent en profondeur les organisations parfois rigides des entreprises financières. L’utilisation d’outils sur Cloud et les enjeux de sécurité des données notamment, obligent celles-ci à repenser entièrement leur structure et à adopter une vision plus transverse.

La circulation de gros volumes d’informations doit donc être maîtrisée afin d’en tirer des analyses utiles à la prise de décision. Dans un environnement financier évoluant très rapidement, les entreprises doivent s’assurer d’obtenir des informations toujours exactes et en temps réel sur les marchés.

Transformer la relation client

Si le secteur a toujours eu une longueur d’avance sur le plan technologique, les entreprises financières et bancaires commencent tout juste à considérer les outils numériques comme des atouts au service du relationnel. L’enjeu est pourtant de taille, puisque les acteurs purement numériques ont d’ores et déjà investi le marché et possèdent les codes pour s’adresser aux clients les plus jeunes. Les entreprises et groupes financiers, souvent plus anciens, doivent désormais réinventer leur façon de dialoguer avec les nouvelles générations, demandeuses d’échanges instantanés et de prise d’information autonome. La création d’un parcours omnicanal est gage d’une expérience client fluide et satisfaisante, mais elle nécessite un effort de restructuration pour les organismes de grande taille, ralentis par leur infrastructure existante. En parallèle de la refonte des outils de communication, les entreprises financières doivent également prêter une attention particulière aux clients non initiés au numérique et faciliter leur compréhension.

Pour contribuer à instaurer un vrai dialogue et une relation de confiance, le traitement des données et leur sécurité sont également une problématique particulière : les groupes financiers ont la lourde tâche de rassurer et d’établir dans un même temps une relation agile avec leurs clients.

Sécuriser les données

Les données financières, déjà sensibles par nature, doivent être parfaitement sécurisées lorsqu’elles passent à l’état numérique. Le sujet est crucial pour les entreprises du secteur, constamment ciblées par les cyber-attaques. L’instauration d’authentifications fortes et d’un cryptage des données à toute épreuve doit se doubler d’une grande facilité d’utilisation pour des clients ne souhaitant pas se perdre en procédures.

Apparue avec les crypto-monnaies, la blockchain, registre de transactions assurant une grande traçabilité des actions, est elle aussi très prisée des entreprises du secteur. Ses protocoles décentralisés sont une garantie particulièrement intéressante de protection des données.

Par ailleurs, en cas de faille de sécurité, une réactivité optimale est essentielle : il faut alors disposer des bonnes informations en temps réel. Les outils dont disposent les entreprises financières doivent leur permettre de cartographier en amont l’ensemble de la structure pour des interventions ciblées, sans perte de temps. Le défi est donc de taille puisqu’il s’agit, pour les organismes financiers, de posséder une souplesse maximale, tout en respectant parfaitement les nombreuses contraintes de leur environnement.

Quels sont les logiciels les plus utilisés par la finance ?

Solutions globales, aide décisionnelle, logiciels à destination du front, middle ou back office : la variété de métiers du secteur financier s’accompagne d’un grand nombre d’outils dédiés. Leur objectif principal est d’assurer une fiabilité accrue de l’information et une prise de décision plus simple grâce à des analyses de données de marché poussées.

Le progiciel de gestion (ERP) dédié à la finance

Le secteur de la finance dispose d’une offre dédiée de progiciels de gestion. Adaptés aux problématiques des entreprises financières, ceux-ci sont particulièrement pointus en termes de réglementation et de sécurité. Le puissant cryptage des informations permet de protéger les échanges et analyses, et les reportings produits par l’outil répondent à toutes les exigences réglementaires en vigueur.

Les ERP financiers sont également mieux à même de gérer les flux massifs de données manipulés par les entreprises du secteur. L’aspect particulièrement variable des informations financières est lui aussi traité de manière dédiée, avec des informations en temps réel et des études prédictives permettant de mieux préparer les fluctuations à venir.

Le Business Process Management

Souvent existantes de longue date, les entreprises du secteur financier se voient aujourd’hui contraintes de revoir l’intégralité de leurs processus. Le BPM — Business Process Management — est un outil très fréquemment employé par les groupes financiers pour mieux évoluer sur des marchés mouvants. Les processus évoluent ainsi plus efficacement, tout en conservant un niveau de rigueur optimal. La gestion des risques et la validation de très nombreux documents clés, en particulier, sont des éléments requérant une grande fiabilité. Grâce à l’automatisation parfaitement contrôlée qu’offre le BPM, les entreprises financières maîtrisent davantage les risques opérationnels, les coûts et la qualité de leurs services.

Par ailleurs, le secteur bénéficie d’autant plus des refontes de processus que les fusions et acquisitions y sont nombreuses : les organisations évoluent donc fréquemment. En interne comme en externe, le BPM apporte donc une grande transparence, cruciale pour le secteur.

Le Customer Relationship Management

Les besoins très spécifiques des clients du secteur de la finance imposent des outils pointus pour y apporter une réponse adéquate. Des services tels que le crédit, la gestion de patrimoine ou l’investissement nécessitent un suivi particulier et une simplification à destination du client pour que les éléments clés soient bien compris. Les CRM destinés à la finance incluent de nombreuses fonctionnalités allant dans ce sens. Parmi elles, l’identification des meilleurs moments pour échanger avec le client, les enquêtes de satisfaction, la signature numérique de documents, ou encore un service de messagerie pour traiter rapidement toutes les demandes concernant les produits. L’émergence des fonctions d’intelligence artificielle permettent quant à elles de mieux guider les prises de décision financières. L’accès à l’intégralité du dossier client sur un seul outil et les reportings proposés par les CRM assurent une relation documentée et donc, un gain de confiance de la part du client.

Les outils de Business Intelligence pour la relation client

Les outils de CRM-BI (Business Intelligence) ou modules dédiés aux stratégies omnicanales vont au-delà de la gestion classique via un CRM en permettant de mieux piloter et analyser le parcours client. Les informations relatives à ce parcours proviennent en effet de nombreuses applications et nécessitent d’être agrégées pour obtenir une vue d’ensemble réaliste. D’autres outils, tels que la Data Management Platform (DMP) sont dédiés à la collecte d’informations client sur le web et offrent une connaissance globale du client, fort utile pour mettre en place des actions commerciales à succès. Avec des stratégies de maturité très diverse, les entreprises du secteur financier commencent progressivement à intégrer ces nouveaux outils et à en exploiter les atouts.

La GED appliquée à la finance

Les données échangées dans le milieu de la finance étant particulièrement soumises à réglementation, des solutions logicielles adaptées sont à la disposition des organismes financiers. Ces outils de gestion électronique des documents permettent un respect scrupuleux des directives de l’AMF, du Comité de Bâle et des réglementations de type MIF 2 ou de la loi Sarbanes Oxley (SOX), qui encadrent la production de documents financiers. Les outils du marché permettent de répondre au besoin accru de transparence en offrant une traçabilité complète des documents, des préparations automatisées et un archivage électronique de qualité. Ils incluent également un paramètre collaboratif permettant à plusieurs personnes en charge d’un dossier d’y ajouter des éléments. Bien sûr, la GED pour la finance permet également de disposer d’informations précises et exhaustives pour la production de rapports comptables précis et les calculs de rentabilité.

Les outils de comptabilité et d’audit

La préparation des audits tient une part importante dans l’activité de la plupart des organismes financiers. Afin que celle-ci ne représente pas une perte de temps importante et que les données présentées soient parfaitement consolidées, les entreprises du secteur font appel à des solutions logicielles dédiées. Celles-ci fournissent des plans de comptes, des schémas d’écritures comptables, effectuent des contrôles de cohérence automatique dès qu’une nouvelle écriture a lieu. Cette gestion rigoureuse s’accompagne d’une parfaite traçabilité des modifications. Une Piste d’Audit Fiable est créée, laquelle retrace chronologiquement chaque étape du processus de facturation.

Dans un secteur aux informations particulièrement sensibles, les habilitations de chaque intervenant sont elles aussi gérées de manière fine.

Les outils métiers et la Business Intelligence

De nombreux outils logiciels existent, propres à chaque métier du secteur. Nombre de ces outils intègrent désormais le concept de Business Intelligence, avec une compilation plus prédictive des données et une aide poussée au pilotage.

Ainsi, les outils dédiés aux institutions de prêt et autres contrats de financement gèrent non seulement les écritures comptables et le suivi de l’activité — avec une saisie sans erreur, le respect d’échéances et le contrôle des en-cours — mais elles proposent également des calculs de risques et une automatisation de certaines opérations de transfert monétaire.

Les outils dédiés à la gestion d’actifs, quant à eux, intègrent des fonctionnalités de gestion de portefeuille. Les OMS — Order Management System —permettent d’accélérer et d’optimiser les passages d’ordre : le traitement intelligent des portfolios induit moins d’erreurs, plus d’efficacité lors des transactions, mais aussi un calcul des risques de marché et opérationnels très précis. A cela s’ajoute l’automatisation des tâches non critiques telles que le rapprochement des positions et des opérations ou certaines étapes du passage d’ordre.

Interfaçables avec d’autres outils de Business Intelligence du secteur, les solutions de ce type apportent plus de fiabilité et accélèrent les processus.

Quelles sont les contraintes et spécificités de la digitalisation dans le secteur financier ?

La sécurité des données

Sans nul doute, la plus forte contrainte pour le secteur à l’heure actuelle. Plus particulièrement ciblées par les cyber-attaques, les entreprises financières doivent non seulement recourir à des outils toujours plus modernes, mais aussi attester de leur capacité à protéger les données. Confrontées au défi de créer une expérience client fluide malgré les nombreux dispositifs de sécurité, les sociétés du secteur investissent des efforts considérables dans la protection des SI, par ailleurs très coûteuse.

Les contraintes réglementaires

Les réglementations tendent à s’unifier au niveau international — via les directives du Comité de Bâle —, mais leur application prend des formes différentes selon les pays, générant un système d’une grande complexité. La refonte régulière des nombreuses directives impose aux organismes bancaires de se mobiliser en permanence pour une bonne mise en application. Face à une surveillance stricte des opérations, l’emploi de nombreux moyens matériels et humains est souvent nécessaire, impactant la productivité et la rentabilité des entreprises du secteur.

L’opacité du secteur et les exigences client

Fortement contraints par la réglementation, les organismes du secteur financier sont souvent décriés pour l’opacité de leurs méthodes. Le déficit de confiance des clients et leur besoin d’échanges plus transparents imposent aux sociétés financières de nouveaux efforts de communication. Pour rebâtir la relation client, la refonte des organisations est inévitable et représente un fort investissement de temps et d’argent.

La concurrence des acteurs digitaux

L’apparition des banques en ligne a révolutionné la relation des clients avec le secteur financier grâce à des échanges plus simples et directs, via un grand nombre d’appareils. Les FinTech — contraction de Finance et Technology —, pure players de l’ère internet rompus aux techniques du web ont elles aussi fait fortement évoluer la concurrence pour les géants du secteur. Agrégation de données bancaires, marketplaces d’assurance-vie ou sites de crowdfunding : le digital fait évoluer les pratiques et oblige les sociétés à se réinventer.

En conclusion

Plus encore que les autres secteurs, la finance est aujourd’hui bouleversée par l’élan numérique : en pleine mutation, la plupart des entreprises financières sont contraintes de se conformer rapidement aux réglementations en vigueur et aux exigences client. Pour améliorer leur agilité, elles ont donc l’obligation d’exploiter rapidement tout ce que la Business Intelligence peut leur offrir. Les géants du secteur ne font pas exception, et une grande majorité d’entre eux cherche désormais à dialoguer de manière plus ouverte avec ses utilisateurs, tout en œuvrant activement pour une sécurité sans faille des données.

L’impact du numérique sur les business models est fort : la refonte devrait encore se poursuivre durant plusieurs années. Paiements via divers objets connectés, démultiplication des FinTech, cryptomonnaies et blockchain laissent présager d’un environnement où les organismes classiques cohabiteront toujours plus avec de nouveaux acteurs très technologiques du marché. Il est donc d’ores et déjà nécessaire, pour les entreprises historiques de la finance, de repenser leur fonctionnement et de s’adapter à une nouvelle demande pour assurer leur pérennité.

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