Digitalisation de la formation : les organismes se réinventent

par | 4 décembre 2020 | Education, Innovation

Digitalisation de la formation

La formation professionnelle, souffrant encore d’un certain retard digital, connaît actuellement une série de refontes. L’objectif de l’Etat, mais aussi des organismes : faire vivre davantage les enseignements et générer un réel engagement de la part de salariés parfois découragés par la démarche. En tête de file, des organismes de formation innovants, s’appuyant largement sur les outils digitaux et prônant l’implication des élèves à chaque étape. Un tournant s’amorce pour la formation, qui apprend à s’adapter aux nouveaux usages pour assurer son avenir.

Digitalisation de la formation rime avec nouvelle approche

La mutation des organismes de formation est encore inégale. On le sait, les centres traditionnels doivent relever de forts enjeux humains, mais aussi un coût du changement prohibitif et un manque de personnel qualifié pour prendre en main les nouvelles technologies. On assiste donc à une forte scission du marché de la formation professionnelle : d’un côté des organismes en transition, dont l’offre mixe cours traditionnels et solution e-learning, de l’autre des nouveaux entrants de la formation, ultra-dynamiques et misant sur l’innovation technologique.

Si le dynamisme et le talent ne sont évidemment pas l’apanage des pure players, ceux-ci peuvent, dans certains cas, servir d’exemple pour des organismes en quête de nouvelles méthodes. Une approche innovante de la formation, plus adaptée aux habitudes de vie de la nouvelle génération de salariés, caractérise les leaders du marché. Cette évolution des usages, qui touche l’ensemble de la consommation, est également valable pour la formation : pour réussir, il est donc nécessaire de maîtriser les leviers digitaux, mais aussi de susciter davantage d’engagement des salariés, très sollicités et peu enclins à suivre de longues heures de formation.

S’adapter à de nouveaux usages et métiers

L’heure est à la personnalisation des formations et à la prise en compte des habitudes de travail. Les salariés sont aujourd’hui demandeurs de flexibilité : la formation en présentiel est sérieusement concurrencée par les cours en ligne, qui peuvent facilement être interrompus et repris au gré des disponibilités des apprenants. L’apprentissage sur mobile est tout aussi prisé que celui sur ordinateur, et appelle donc des méthodes adaptées. Les formations doivent gagner en flexibilité, aller rapidement à l’essentiel et être disponibles dans toutes les conditions.

Pour répondre à ces besoins, des tendances d’outil e-learning ont émergé, telles que le micro-learning — formations fractionnée en modules très courts — ou le blended learning — mélange de formation traditionnelle et de digital learning. Le secteur de la formation explore désormais les nouvelles technologies : la réalité virtuelle et augmentée ou encore l’IA peuvent permettre de réinventer l’enseignement et de mieux préparer les salariés aux métiers de demain.

Booster l’engagement des salariés en répondant aux vrais besoins

Cependant, au-delà de la seule innovation, les organismes de formation doivent répondre à un enjeu majeur : les formations, souvent entamées avec motivation, ne sont presque jamais suivies dans leur intégralité.
Très lié à la notion d’interactivité, l’engagement des apprenants doit être accompagné sur la durée. La variété des programmes, la capacité à alterner jeu, contenu approfondi et challenges intellectuels est l’une des clés d’un investissement maximal pour la formation.

Certaines formations récentes se penchent quant à elles sur les soft skills, ces compétences moins opérationnelles mais essentielles aux métiers de demain. Adaptabilité, créativité ou diplomatie font désormais partie intégrante des formations de certains centres souhaitant se démarquer.
Les profils d’apprentissage, très divers, complexifient cette tâche de personnalisation pour les organismes. Entre apprenants plus visuels, auditifs, ou bien de nature émotionnelle ou participative, il s’agit encore une fois de s’adapter à chacun pour éviter l’ennui et l’abandon.

Plus globalement, enfin, la formation doit s’inscrire dans un objectif très clair : le déficit de motivation provient souvent d’un cadre un peu flou. Pourquoi se former et quels avantages en tirer ? Dès les prémices de son apprentissage, le salarié doit percevoir l’impact de la formation sur son avenir professionnel.

Les nouvelles technologies de formation au service de l’immersion

Les innovations récentes contribuent à une meilleure immersion dans le contexte de travail lors de la formation, et donc une réponse concrète aux problématiques de terrain. La réalité virtuelle et augmentée permet une multitude de scénarisations et se démarquent nettement des apprentissages très théoriques, difficiles à mettre en application.

Pour les salariés, cette immersion crée une expérience de formation marquante, plus utile par la suite. En fonction de l’apprentissage, la formation de terrain peut s’accompagner de connaissances plus théoriques : le défi est alors de rendre le cours plus interactif en faisant intervenir des vidéos, des quizz, ou encore des fonctions collaboratives. Les outils nouvelle génération permettent un accompagnement ininterrompu et une disponibilité totale de l’information, assurant plus de pérennité à la formation.

Les technologies récentes ont aussi un vrai rôle à jouer pour mieux cerner le profil des apprenants et répondre à leurs attentes personnalisées. La collecte des bonnes informations et, dans certains cas, l’utilisation de l’intelligence artificielle, dressent un profil complet de l’apprenant. Cette perspective d’accumulation de données, qui submerge parfois les entreprises, est une formidable opportunité pour les organismes de formation. A condition de s’équiper des bons outils — CRM, e-learning mais aussi gestion de la formation — les OF peuvent maîtriser intégralement leur offre et la personnaliser au plus haut point.

Micro-learning et intelligence artificielle : les stars de la formation professionnelle moderne

Certains organismes, récompensés pour leur capacité à innover, offrent une brillante démonstration de l’utilité de la technologie dans la formation.

Acteur majeur de la « nouvelle » formation, Coorpacademy séduit par un format atypique. Cet organisme s’appuie sur le micro-learning pour séduire : des cours de format très réduit, consultables partout et à n’importe quel moment, font la particularité de ce « Netflix de la formation ». Si la méthode peut sembler superficielle, elle mobilise au contraire toute l’attention des élèves et assure un meilleur suivi d’un bout à l’autre de la formation.
Avec cette approche, Coorpacademy ne néglige pas pour autant le traitement en profondeur de ses sujets : le jeu et l’interactivité ne font qu’amorcer l’apprentissage, qui s’accompagne de ressources détaillées et pertinentes. Cette pédagogie inversée bouleverse les usages en vigueur et génère un engagement fort.

L’intelligence artificielle se met quant à elle au service de la personnalisation. A l’aide d’algorithmes dédiés, les formations professionnelles qui exploitent l’IA guident l’apprenant et détectent ses difficultés. La précision de tels outils — dits d’adaptive learning — permet d’apporter une réponse ultra-individualisée : conseils, contenus, mise en relation avec un expert facilitent l’appropriation et la proactivité. Le français InsideBoard, proposant un accompagnement au changement, exploite ainsi l’IA pour former les collaborateurs à la prise en main de nouveaux outils numériques. La palette d’utilisations est bien sûr très large, du logiciel formation exploitant le video learning à l’outil capable de créer de toutes pièces un cours personnalisé. L’objectif de l’intelligence artificielle : détecter à temps tout obstacle à l’apprentissage et susciter l’intérêt sur le long terme.

Entre tendances éphémères et accompagnement pérenne, cette offre innovante d’outils e-learning offre encore un important potentiel de découvertes. Placer l’humain et ses besoins réels au cœur de la formation professionnelle est une première étape importante. La technologie vient soutenir cette nouvelle approche, préparant les collaborateurs à l’évolution de leurs fonctions et faisant mieux accepter dans la durée des outils numériques et des modes d’organisation pleins d’avenir.

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