Depuis l’apparition du concept, dans les années 1930, le Product Lifecycle Management a évolué avec les besoins de l’industrie, demandeuse d’un cadre d’information et de travail rigoureux. Ce lien étroit entre entreprises et éditeurs a fait naître des outils taillés pour les besoins des industriels, qui ont pendant un temps fait office de solutions génériques. Peu à peu adoptés par des secteurs très variés, les logiciels de PLM sont cependant appelés à évoluer pour mieux s’adapter à des besoins nouveaux. Entre grands éditeurs et solutions de niche, une multitude d’outils prennent leur essor pour se faire une place sur un marché encore très prometteur. Les perspectives sont nombreuses et les PME, en pleine découverte des atouts du PLM, pourraient représenter une part croissante des ventes avec l’accélération de leur transition digitale.
Les évolutions du PLM sous l’impulsion de l’industrie
Initialement employé comme concept structurant de la vie d’un produit, le Product Lifecycle Management était à ses origines l’apanage de l’industrie. Des secteurs très techniques, tels que l’aéronautique ou l’automobile, ont été parmi les premiers à employer les méthodes de gestion du cycle de vie produit. Et pour cause ! La complexité des méthodes et la disparité des langages rendaient nécessaire l’utilisation d’un référentiel commun. Devenu solution logicielle à partir des années 1990 et 2000, le PLM a ouvert nombre de possibilités intéressantes pour ces secteurs… avant d’être massivement adopté par d’autres domaines d’activité. Industrie agro-alimentaire, cosmétique, retail, prêt à porter, BTP : le PLM bénéficie aujourd’hui d’un réel engouement du fait de son aspect structurant. Les intervenants se multiplient autour de la conception produit et le besoin d’agréger les documents de manière intelligente et fiable se fait sentir. Le PLM répond parfaitement à la demande de rapidité, de fiabilité et de protection des données, très forte à l’heure actuelle. De plus, dans un contexte réglementaire sévère pour un grand nombre d’industries, les outils de gestion du cycle de vie produit permettent de garantir une traçabilité optimale, indispensable pour maintenir la qualité des marchandises. Si leur utilisation est une évidence depuis plusieurs années pour certains secteurs, d’autres commencent seulement à découvrir les perspectives que peuvent leur offrir ces solutions.
La sectorisation grandissante de l’offre
Les éditeurs de solutions PLM ont développé les fonctionnalités de leurs outils au fil du temps, guidés par les besoins des industries utilisatrices. Les secteurs high-tech ou aéronautique, notamment, ont inspiré les fonctions les plus généralistes de ces solutions, telles qu’elles sont aujourd’hui proposées dans les solutions packagées. Mais des secteurs aux processus et aux attentes bien différentes font aujourd’hui valoir leurs besoins. Agroalimentaire, cosmétique, mode et textile possèdent leur propre structure fonctionnelle et celle-ci, de mieux en mieux cartographiée par les éditeurs au fil des demandes, a fait naître des solutions sectorielles. Conscients des besoins très spécifiques de certaines branches, les éditeurs se spécialisent et explorent en profondeur le besoin de celles-ci. Nomenclatures propres à l’activité, environnement applicatif spécifique, emploi de méthodes et de machines adaptées, importance du packaging et de la formulation : ces aspects très particuliers peuvent désormais être pris en compte pour proposer des outils plus pointus.
Cette émergence de solutions PLM pour chaque typologie d’entreprise répond à une demande croissante du marché dans son ensemble. Si les activités de niche et les PME, notamment, font plutôt appel à des solutions packagées, la sectorisation du PLM est un véritable atout pour la plupart des secteurs.
Les nouveaux horizons du PLM
Des secteurs dont le PLM n’attirait jusque-là pas l’attention ont finalement pris conscience de ce que la structuration du cycle de vie produit pouvait leur apporter. L’ouverture des éditeurs à des besoins sectoriels très atypiques entraîne des prises de conscience intéressantes et une forte évolution de la demande. Ainsi, des activités telles que la chimie, le BTP ou encore la finance peuvent elles aussi tirer parti des solutions PLM.
Les grands projets d’ingénierie, par exemple, envisagent désormais les bâtiments dans leur globalité : la partie « exploitation » représente un enjeu fort, et les entreprises du secteur ont compris l’intérêt d’assurer une continuité de l’information depuis les premières maquettes jusqu’à la fin de vie du projet.
Le secteur bancaire, fortement contraint par les réglementations en vigueur, commence lui aussi à adopter les solutions de PLM, à l’image de BNP Paribas, fidèle utilisateur de l’outil Dassault Systèmes.
Pour les entreprises de tous secteurs, les exigences de qualité sont désormais trop importantes pour se contenter d’un suivi fragmenté à chaque étape. La traçabilité et la sécurité des produits sont essentiels pour se maintenir sur des marchés tendus. Le client, placé au centre de toutes les préoccupations, doit accéder toujours plus rapidement aux produits et bénéficier des meilleures innovations liées au numérique.
Concentration du marché et packaging de l’offre
On assiste aujourd’hui à une concentration du marché, les éditeurs leaders du PLM faisant l’objet de convoitises de la part des grands groupes. A l’image de Dassault Systèmes, qui a racheté Centric Software en 2018, les géants français et internationaux cherchent à couvrir les besoins du plus grand nombre, misant sur le fort potentiel du PLM. Les éditeurs de niche ont, eux aussi, leur carte à jouer avec la digitalisation progressive des secteurs très techniques ou spécifiques.
Par ailleurs, les PME, contraintes de s’équiper pour se maintenir dans la course concurrentielle, représentent un potentiel de vente important. L’émergence de solutions plus packagées vise justement à séduire ces entreprises en capitalisant sur l’expérience de leur secteur. Pour alléger encore le coût et l’effort d’implémentation, les logiciels PLM clé-en-main se doublent d’offres en mode SaaS. L’adoption d’une solution de PLM devient ainsi accessible à toutes les typologies de clients. Les moyennes entreprises s’intéressent de plus en plus aux solutions dotées de ces atouts : face à des grands groupes qui gagnent en agilité, l’intérêt est grand de mieux formaliser le cycle de vie produit.
L’essor du PLM est donc loin d’être terminé. Avec la digitalisation, les éditeurs développent en permanence de nouvelles fonctionnalités. Exploitant le Cloud, l’internet des objets ou encore la Big Data, le PLM peut apporter des réponses très personnalisées aux besoins de demain. On devrait ainsi voir émerger rapidement des outils à taille plus humaine, adaptés aux processus les plus spécifiques. La connectivité et l’intelligence artificielle seront les atouts des logiciels de la prochaine décennie : ceux-ci bénéficieront d’un système d’amélioration continue et rassembleront des informations précieuses sur la demande du marché. On peut supposer qu’il n’y aura plus un seul PLM, mais une multitude d’outils : il sera possible aux petites entreprises d’adopter un outil de gestion du cycle de vie produit très pragmatique — et économique — si elles le souhaitent. Avec les enjeux grandissants liés aux réglementations et au time-to-market, il est certain que la solution PLM, au même titre que l’ERP, sera bientôt un indispensable de tout équipement logiciel d’entreprise.